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La vie dérobée de Sabina Spielrein de Violaine Gelly

Violaine Gelly, journaliste et psychologue a mené l’enquête pour retracer le parcours tragique de Sabina Spielrein (1885-1942), médecin, psychiatre et psychanalyste. Cette femme est surtout restée dans l’histoire officielle de la psychanalyse comme la maîtresse de Jung… Ce n’est que récemment via la découverte de ses manuscrits que l’on découvre l’importance de ses travaux et son influence sur Freud avec le concept de la pulsion de mort, sur Piaget dont elle fut l’analyste et aussi sur Anna Freud et Mélanie Klein via la psychologie de l’enfant.

Je vais vous apporter quelques éléments biographiques sans épuiser la richesse d’une vie fascinante quoique dramatique. Sabina Spielrein est née en Russie en 1885 dans une famille juive aisée. Son père, un riche commerçant, est violent, humiliant et sa mère est excessive. Enfant, Sabina présente des troubles qui s’accentuent à la mort de sa sœur cadette (16 ans). Ces parents l’envoient à la clinique du Burghölzli de Zurich en 1904 où elle sera soignée par le jeune et brillant psychiatre Carl-Gustav Jung qui la traite comme un cas d’hystérie. Cette cure par la parole se termine par une passion entre Jung, marié et père de deux enfants et la brillante étudiante de 19 ans qui parle anglais, allemand, français et connaît le latin, l’hébreu et le grec ancien.

Elle quitte l’hôpital en 1905 et suit des études de médecine qu’elle réussit brillamment. Elle est la première femme à écrire une thèse de médecine nourrie de psychanalyse. En 1909, Jung avoue à Freud, le père de la psychanalyse cette relation éthiquement condamnable. Freud prend cette affaire avec du recul malgré la lettre où se confie Sabina. Il reconnaîtra néanmoins l’intelligence de la jeune femme qu’il fera entrer dans le cercle très fermé de la psychanalyse mais il ne saura pas apprécier de suite son concept de la pulsion de mort dont il fera pourtant un concept majeur en 1920. Peu à peu, la passion avec Jung s’étiole.. La relation entre elle, Jung et Freud est relatée dans le film « A dangerous method » de Cronenberg mais là encore le réalisateur ne rend pas hommage à la valeur de Sabina d’où l’importance de lire cette biographie. Ensuite son histoire va constamment se confronter à la grande Histoire. En 1912, elle se marie avec Pavel, un médecin russe de confession juive avec lequel elle aura deux enfants à dix ans d’intervalle. Pendant dix ans, elle va poursuivre ses travaux et ses activités au gré des possibilités en Allemagne, en Suisse et en Autriche mais les temps sont difficiles. Son mari est vite contraint de rejoindre l’armée russe et voudra qu’elle revienne à ses côtés. En 1923, elle retourne en Russie où elle a la joie de retrouver ses trois frères, esprits brillants et animés par la révolution. Si Trotski encourageait la psychanalyse, Staline, à sa mort, lui va bannir cette science nouvelle. Vont suivre des moments pénibles car le monde s’embrase et les pulsions de mort fusent de partout mais elle n’aura de cesse d’être une analyste en observant, par exemple, avec acuité le développement de sa petite fille. En 1933, la psychanalyse qui vise la liberté de chacun est interdite en URSS. La politique totalitaire de Staline atteint alors directement sa famille : son frère Isaac est envoyé au Goulag, ses deux autres frères Jascha et Emil sont fusillés. Sabina Spielrein et ses deux filles, Renata (24 ans) et Eva (16 ans) sont assassinées par les nazis qui occupent Rostov, le 9 août 1942, lors du massacre de Zmievskaïa Balka.

Une femme brillante intellectuellement pris dans les turpitudes de deux guerres mondiales et la révolution russe mais qui n’a jamais cessé de croire en ses idées.

Si vous souhaitez poursuivre avec d’autres pionnières de la psychanalyse, vous pouvez lire l’article d’Elisabeth Roudinesco Les premières femmes psychanalystes paru dans la Revue d'histoire intellectuelle (Cahiers Georges Sorel) Année 1998 16 pp. 27-41 consultable sur le net.

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