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Laurent Karila, psychiatre, addictologue, avec la participation de certaines de ses patientes témoignent de la maladie alcoolique chez les femmes. Ce livre permet de soulever diverses questions, de nous éclairer sur un véritable fléau et d’apporter des solutions. En quoi l’alcoolisme des femmes diffère-t-il de celui des hommes ? Qu’est-ce qui le caractérise ? Y-a-t-il des facteurs de risques ? Quelles en sont les conséquences ? Peut-on s’en sortir ? Comment ? Les trajectoires de ces femmes permettent de mieux comprendre pourquoi une femme s’alcoolise, les conséquences de cette consommation et comment on peut s’en sortir.
Laurent Karila propose une synthèse sur un phénomène qui s’accentue et touche de plus en plus de femmes jeunes, actives, diplômées. Il faut dire que le marketing n’en finit pas de vouloir les séduire en proposant des bières parfumées, des champagnes rosées, des cocktails fleuris… Les femmes sont encore trop souvent prises dans des injonctions paradoxales : être femme, épouse, mère, travailleuse, amante…L’émancipation, la liberté n’est pas encore assurée et le prix à payer est souvent lourd comme la charge mentale et émotionnelle. Sans omettre divers accidents dans un parcours de vie (violences, maltraitances, traumatismes divers…) qui peuvent amener à consommer de l’alcool.
Cette prise d’alcool est alors le symptôme d’une souffrance réelle, enfouie, indicible. La consommation abusive d’alcool est le signe d’un malaise qui continue d’œuvrer. Elles boivent plus que de raison pour supporter un quotidien difficile, oublier, se désinhiber, combler un manque, trouver un appui… L’alcool est là comme remède (éphémère et illusoire) de par ses effets de bien être, d’euphorie, tranquillisants… Mais le remède devient vite un ravage, la solution une prison et la prise d’alcool, une addiction. Le produit - histoire de se sentir mieux, de se détendre, de s’anesthésier – va s’immiscer dans la vie jusqu’à devenir une drogue. Pour repérer une conduite addictive, voici un moyen mnémotechnique : pensez au 5 C :1) la perte de Contrôle, 2) le Craving (envie irrépressible de consommer), 3) usage Compulsif, 4) usage Continu d’alcool sur au moins une année malgré le point 4) les Conséquences sur la santé psychique, physique et sociale.
L’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. C’est la deuxième cause de mortalité dans notre pays. Les conséquences sur la santé sont multiples : atteinte de la peau (visage bouffi, couperose), cancer du sein (17% sont liés à l’alcool), hypertension, atteintes neurologiques, troubles cognitifs (altération de la mémoire), prise de poids, troubles du transit, dépression… 11000 femmes meurent de l’alcool chaque année en France.
Il est donc important d’avoir une prise en charge pluridisciplinaire (médicale, psychologique, sociales et parfois juridiques). D’un point de vue psychologique, le professionnel reçoit sans juger, en toute confidentialité, accepte les éventuelles rechutes de cette maladie chronique. Il repère aussi les comorbidités (tabac, médicaments, drogue…), s’interroge sur un état dépressif, anxieux et essaie à travers le parcours du patient de déceler de quoi l’alcool est le nom pour le soutenir et l’aider à s’en sortir.
Sommaire
Chapitre 1 - L’addiction : une maladie multimodale
Chapitre 2 - L’alcool
Chapitre 3 - L’alcool et les femmes
Chapitre 4 - De l’évaluation aux traitements
Conclusion
Je vous conseille aussi la lecture du roman Et boire ma vie jusqu’à l’oubli de Cathy Galliègue.