Alain Braconnier, psychiatre, psychanalyste, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, évoque dans un livre simple, clair, les différents chemins qu’emprunte l’angoisse et remonte jusqu’à l’enfance où elle prend souvent sa source. S’il y a plusieurs types d’angoisse, celle d’effondrement, de morcellement, de castration, l’auteur s’attache plus particulièrement à celle de séparation qui peut devenir dans certains cas pathologique. Je vais donc focaliser ma note sur ce point et je vous laisse comme d’habitude, découvrir les autres.
- L’angoisse de séparation : elle est toujours présente a minima mais devient pathologique quand elle est massive, envahissante. On la perçoit chez les jeunes enfants au moment, par exemple, de l’entrée à la maternelle. Ce qui caractérise l’angoisse de séparation, c’est que l’enfant ne supporte pas les situations banales et quotidiennes de séparation d’avec ses parents ou ses objets d’amour. Il semble les considérer et les vivre comme s’il s’agissait de catastrophes, alors que les autres enfants les acceptent bien à partir de 3 à 4 ans… Il faut la distinguer de l’angoisse « situationnelle » qui est un tract compréhensible et passager à certains moments. Chez les enfants, on a isolé des peurs spécifiques liées à cette angoisse : peur du noir, des fantômes, des monstres… Elle peut parfois altérer leurs capacités cognitives car ils ont du mal à se concentrer donc à mémoriser. Néanmoins, elle n’altère pas toujours les apprentissages mais prennent d’autres aspects. Ces enfants sont décrits par leurs proches comme irritables, coléreux, jaloux, et réclament une grande attention. L’angoisse pathologique de séparation peut débuter sans cause déterminée explicite (mais n’est pas sans rapport avec la nature des premiers liens d’attachement) ou s’étayer sur un événement traumatisant précédent le trouble (déménagement, changement d’école, la maladie ou le décès d’un proche, la séparation ou le divorce des parents…). Ces angoisses ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur, à leur juste « risque » qui sont pourtant réels par rapport à leur vie future d’adolescents et d’adultes d’où l’importance d’une intervention thérapeutique précoce d’autant que l’angoisse de séparation pathologique pourrait être prédictive d’autres troubles tels que la dépression.