Valérie Touzé 06 35 30 02 50
Thérapies de couple et consultations individuelles adolescents- adultes

Psychologue clinicienne

Thérapies de couple et consultations individuelles adolescents- adultes

consultation en cabinet ou en téléconsultation

Valérie Touzé 06 35 30 02 50

Fenêtres de J.-B. de Pontalis

Je commence avec Fenêtres (2000) de J.-B. Pontalis, agrégé de philosophie, psychanalyste, écrivain, éditeur, bref un homme des mots, des concepts, des signes. Ce petit livre n’a cessé de m’accompagner depuis mon travail en cabinet. Pontalis y livre des pensées, des moments et des rencontres, parmi lesquels, celles de ses patients, des mots venus du divan.

Il est si délicat de parler de notre travail sans galvauder la nature de ces rencontres, de cet échange si singulier. Cet humaniste réussit à capter l’essentiel de ces rencontres avec ses patients et les traces qu’elles laissent en nous : « L’analyse : l’expérience la plus intime, la plus insolite, la plus difficile à transmettre et même à dire, bien qu’elle soit à l’opposé de l’ineffable et de son flou, la plus réticente à tout savoir, à tout discours maîtrisé. Une expérience qui demeure souvent opaque à ceux-là mêmes qui s’y soumettent, analyste et patient. »

Cet homme particulièrement érudit ne cesse pourtant de se méfier de notre savoir, et en particulier, concernant la clinique, de se méfier de la théorie. Il sait combien « la clinique met en difficulté, contredit, fait vaciller toute théorie constituée. » Ne jamais oublier que c’est à travers la brèche que peut passer la lumière. Je fouille dans ce livre comme lorsqu’au cours des séances « se détache du flux des paroles un mot, une formulation… » Souvenir de ce vieil homme qui vient d’être chassé sans ménagement par sa compagne et parle de « son gros chagrin ». Il n’a pas honte d’employer ces mots venus d’un autre âge, ce chagrin d’un enfant abandonné. Oublions nos références « angoisse de séparation », « travail de deuil », « perte de l’objet » pour mieux entendre et recevoir ce terrible et gros chagrin. Le gros chagrin de ce vieil homme me renvoie à celui d’un patient, lui aussi quitté, par son aimée. Une histoire de six mois et il lui semble perdre « la femme de sa vie ». Il n’arrive pas à saisir qu’elle le quitte pour « son trop d’amour ». Trop aimer est-ce aimer bien ? Peu importe, pour l’instant, l’écouter simplement. Il n’est pas encore temps de faire des hypothèses.

Il est toujours naïf ou mal perçu de dire que l’on aime ses patients. Pontalis me libère, lui l’avoue sans détours : « aimer bien ses patients : condition pour que le goût de vivre leur revienne et que les choses trouvent leur saveur » et d’ajouter : « Les aimer bien, différent de, et même opposé à vouloir leur bien. Ne rien exiger, mais se fier à ce qu’il y a de vivant en chacun. » Je veux bien en faire ma devise.

Je vous laisse ouvrir Fenêtres...

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