Valérie Touzé 06 35 30 02 50
Thérapies de couple et consultations individuelles adolescents- adultes

Psychologue clinicienne

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Le Jihadisme des femmes de Fethi Benslama et Farhad Khosrokhava

Pourquoi des femmes s’engagent-elles pour l’état islamique qui ne leur est pourtant pas tendre ? Qui sont-elles ? Quelles sont leurs motivations et leurs aspirations ? Fethi Benslama, psychanalyste et professeur de psychopathologie et Farhad Khosrokhava, sociologue, directeur d’études à l’EHESS, tous deux connaisseurs de l'islam, tentent d’apporter des réponses. Deux regards croisés nécessaires pour saisir un phénomène complexe.

Ce petit livre d’une centaine de pages permet de mieux comprendre les raisons de cette radicalisation. Les deux chercheurs s’évertuent à étudier le rapport des femmes djiha­distes à la mort, au religieux, à la sexualité, ou encore à la famille. J’ai choisi de vous parler du chapitre 5 intitulé : « une morale sexuelle implacable ». A partir du retour de diverses études sur le sujet, force est de constater que de nombreuses jeunes femmes ont connu divers traumatismes avérés (violences sexuelles) ou fantasmés (appréhension de la sexualité) ce qui peut faire surgir une culpabilité de la jouissance (dans son versant psychanalytique voir note en bas de page) qu’il faut alors entraver. Pour ce faire, elles peuvent, par exemple, choisir un homme qui leur impose des limites rigides (réclusion domestique, voile intégral…) Processus très ambivalent où plus on se moralise plus on devient cruel. Je ne dévoilerai rien ici de l'analyse du port du voile que je vous laisse découvrir…

Culpabilité et autopunition sont alors les deux ressorts de cet engagement extrémistes : « elles trouvent dans l’idéologie salafiste une enveloppe immunisante et une arme pour lutter contre leur propre démon. » De même que devenir mère ou s’adonner à la sororité permet de fuir une féminité angoissante. Femmes qui ont souvent elles-mêmes, une mère qui dysfonctionne et d’autant plus influente que le père est souvent absent de l’histoire familiale. On saisit mieux pourquoi les adolescentes s’engagent dans de tels chemins car elles vivent douloureusement une période de tumultes pulsionnels.

Dans cet ouvrage, les deux chercheurs s'opposent à l'approche sectaire de la problématique de la radicalisation selon laquelle, les femmes seraient sous l'emprise de recruteurs sur les réseaux sociaux. Ils affirment que la théorie de l’embrigadement relève d’une « posture victimaire souvent adoptée pour nier les motivations inconscientes qui amènent quelqu’un à faire des choix pour lesquels il est responsable ». Ils évoquent également le débat entre Gilles Kepel et Olivier Roy, soulignant qu’« il y va dans le djiha­disme autant de la radicalisation de l’islam que de l’islamisation de la radicalité ».

Suivez ces liens : si vous voulez regarder des extraits du table ronde sur le sujet

Deux articles complétaires

Jouissance : Au sens de la psychanalyse, la jouissance est le rapport à son corps de tout-être parlant, rapport qui tend vers des excès allant au-delà du plaisir, jusqu’à mettre en jeu la vie du sujet. Aussi la jouissance est-elle frappée d’interdit, lequel ne l’élimine pas mais la met en réserve, autrement dit la fixe dans l’insconcient ? C’est de cette fixation que l’interdit tire toute sa force. 

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